La huitième merveille de la liberté financière

Chemin sur la côte

Même si, semble-t-il, Albert Eintein aurait dit de la “magie des intérêts composés” que c’était la huitième merveille du monde, c’est sans contredit la première merveille selon moi de la liberté financière! Vous n’avez qu’à épargner régulièrement, laissez le temps aller et la richesse se crée d’elle-même, wow!

1000$ par année à 6% de rendement deviennent, avec ce petit calculateur tout simple:

Nombre d’annéesMontant total investiMontant total accumuléRendement total (en $)
1010 000$13 971,64 $+ 3 971,64 $
2020 000$38 992,73 $+ 18 992,73 $
3030 000$83 801,68 $+ 53 801,68 $
4040 000$164 047,68 $+ 124 047,68 $
5050 000$307 756,06 $+ 257 756,06 $

Les 10 dernières années sont pas mal plus payantes que les 10 premières. Et pourtant avec le même effort annuel. Magie!!!

Il y a probablement aussi 6 autres merveilles que l’on pourra découvrir ensemble un peu plus tard.

Mais la plus grande d’entre elle, la huitième merveille de la liberté financière, est là devant vous. Je ne l’ai vue que rarement abordée dans les blogues francophones suivant le courant FIRE. Et pourtant, c’est elle qui m’a personnellement ouvert les yeux.

Un peu de contexte

Nous n’avons jamais été si dépensiers. Nous n’avons jamais eu de dette de consommation (sauf pour un divan ou un frigo, je ne sais plus, financé sans intérêt sur 12 mois, car le vendeur ne me faisait pas de rabais si nous payions comptant). Ou sauf pour une auto achetée neuve (je sais, je n’aurais pas dû) où il était moins coûteux de prendre les paiements sur 7 ans que de nous financer sur notre marge de crédit hypothécaire, et que je préférais garder notre argent pour investir et obtenir de plus grand rendement que le taux équivalent de 1.8% que représentais le “rabais au comptant”.

Mais nous n’étions pas non plus si économes. À 30 ans, outre la mise de fonds de 20% que nous avions mis dans notre premier condo, nos économies représentaient un peu moins de 10 000$. Le tout placé pour notre “retraite” lointaine, dans des fonds communs, comme tout bon québécois qui suit les conseils de son conseiller financier.

Mais nous vivions selon nos moyens, un peu en dessous pour économiser comme nous le pouvions. Nous avons eu notre première (et seule pour l’instant!) voiture qu’à l’arrivée de notre 3e enfant, car c’était un peu limite voir impossible avec les 3 sièges d’auto dans les Communauto. Non pas par frugalité, mais surtout par soucis écologique. La relative frugalité venait surtout du fait de ne pas vouloir (trop) consommer pour donner un peu d’air à notre planète.

La vie a suivi son cours et ce n’est qu’il y a environ 2 ans que je me suis intéressé au mouvement FIRE. À comprendre comment on pouvait accélérer le processus de la “retraite”. Que je troque le mot “retraite” pour indépendance financière. Que j’ouvre mon premier compte de courtage. Que je stresse un peu le temps de passer mon premier ordre d’achat pour un FNB indiciel. Et plus tard pour quelques actions individuelles. Et que timidement je transfère la moitié de mes REER accumulés dans des fonds communs pour les investir de façon autonome. Juste la moitié, pour voir.

La révélation

Évidemment, je me trouvais un peu “vieux” pour prendre une retraite “jeune”. Ça semblait aussi plus facile de faire ce parcours accéléré pour un couple sans enfants qu’avec les nôtres qui demandent petit à petit des dépenses supplémentaires. Ils ont également leur vie à vivre et des expériences à acquérir à travers de multiples activités. Nous voulons aussi profiter du temps avec nos enfants maintenant, pas seulement dans 10-15 ans quand ils ne seront plus vraiment intéressés à passer du temps avec nous.

Nous basculons entre le vivre maintenant ou épargner pour plus tard. Épargner pour un projet familial (une année sabbatique en voyage autour du monde) afin de vivre un morceau de maintenant un peu plus tard, mais qui retardera le moment où plus tard nous pourrons vivre vraiment le maintenant, vous me suivez?

Jusqu’à ce que je lise un article apportant un regard différent sur le chemin de la liberté financière. Qui me fait allumer qu’il n’y pas que le “départ” et “l’arrivée” à ce chemin. Mais certains moments clés sur le parcours.

Un de ces moments, où la vitesse de croisière de la première merveille de la liberté financière vient créer cette huitième merveille: le Coast FI.

Coast FI

C’est le point où, si vous arrêtiez complètement d’économiser, vous auriez assez d’argent pour prendre votre retraite, de façon classique, à 65 ans, simplement en laissant les intérêts composés faire le travail pour vous.

Réalisez-vous ce que ce moment représente? C’est le premier VRAI moment de liberté. Car bien que la liberté n’est pas totale et ne permet pas d’arrêter de gagner des revenus, c’est le premier moment, sur le chemin où on peut s’arrêter et se dire: est-ce que j’ai envie de modifier mon parcours?

Car le parcours peut continuer sensiblement dans la même direction. Le résultat n’est pas moins intéressant, puisque chaque dollar en économie de plus permet de raccourcir le délai avant d’arrêter complètement. Soit en y allant agressivement et arrêter à 30 ans comme M. Money Mustache, soit à 39 ans comme le Jeune Retraité ou encore simplement prendre ça bien relax et prendre sa retraite à 65 ans comme matante Ginette (elle n’a pas de blog, désolé!).

Ça signifie que l’on peut ralentir si on le souhaite. Prendre de longues vacances de plusieurs mois par année. Travailler 3 ou 4 jours par semaine. Prendre une année sabbatique à chaque 3 ou 4 ans. Prendre une pause de notre carrière actuelle et devenir barista tiens, pourquoi pas. Plein de choix s’offrent à nous à ce moment, car il est POSSIBLE de seulement générer assez de revenus pour soutenir notre rythme de vie, et il pourra être maintenu après 65 ans par les économies accumulées.

N’est-ce pas merveilleux?

Le premier sentiment de liberté. Car une partie est accessible dès cet instant si on le souhaite.

Le calcul

Évidemment, je me rabats sur Google Sheets pour savoir où nous en sommes. Au moment d’écrire ces lignes, notre fond de liberté est à 430k$. Avec les hypothèses de rendement, de budget annuel requis le taux de retrait sécuritaire de 4%, une inflation de 2% de notre train de vie, nous sommes en croisière pour une retraite à… 72 ans.

Encore un petit effort! Avec le rythme actuel d’économie, nous serons CoastFI dans environ 3 ans. Ce “jalon” important arrive beaucoup plus tôt sur le parcours d’indépendance financière.

Nous pourrions à partir de ce moment ne plus jamais économiser, et prendre notre retraite même à l’âge où la sécurité de la vieillesse nous sera versée (si elle existe encore à ce moment!). C’est justement un bon sujet de discussion, la considérer ou pas, ainsi que la RRQ? J’y reviendrai dans un prochain article (en réalisant que nous sommes peut-être déjà CoastFI au Québec pour arrêter à 65 ans!).

Je ne sais pas pour vous, si vous avez lu jusqu’ici et avez senti la montée dramatique, mais vous pouvez pousser un grand soupir de soulagement. Tout est possible.

À partir de ce moment, on peut se faire un plan. Et le modifier ensuite au passage. Nous savons que nous sommes sur un bon chemin.

Allez vous amuser avec mon petit calculateur. Faites-en une copie et jouez avec vos chiffres. Pour citer un slogan bien connu, “Vous êtes plus riche que nous ne le croyez!”.

Le voyage s’annonce très plaisant…

Commentaires

  1. Olivier T says:

    Il n’est jamais trop tard pour se mettre à économiser et personnellement, ça a été dans un but de réduction de ma consommation aussi. Le côté écologique a mené vers le côté financier. Mais une fois qu’on a tous ces $$$… C’est là que c’est bien de s’initier aux bases des finances personnelles. Ton blog aide pas mal la-dessus même après 3 articles. Bien hâte de lire la suite!

    1. Merci Olivier de ton commentaire! C’est effectivement, je crois, un peu plus solide si à la base le désir de décroissance vient des valeurs (simplicité ou écologique) et que ce n’est pas l’argent qui “drive”. Ça a plus de chance d’être durable dans le temps et de ne pas tomber du côté « Séraphin » de seulement vouloir piler le plus d’argent possible.

      C’est comme une belle conséquence. On se retrouve avec de l’argent en “trop” en vivant sous nos moyens, et il suffit alors de s’intéresser même modestement aux finances personnelles pour avoir un bon plan d’indépendance financière qui se dessine.

      Merci pour les bons mots sur le blogue, j’ai plein d’idées d’articles, il faut juste tricoter avec le temps libre (sic!) pour en écrire un de temps en temps.

  2. ok, 3 sièges auto dans Communauto, pas facile effectivement, je compatis à la décision (difficile) d’acheter une voiture !
    Je ne connaissais pas ce Coast FI mais ça fais bien du sens. Je me suis empressée de l’essayer (avec mon fichier mais c’est juste parce qu’il était déjà ouvert) et c’est effectivement bien le fun de voir que j’aurai déjà atteint ce seuil.
    Ça aide à patienter sur le chemin du FI…
    Au passage bravo pour ton blog, j’aime beaucoup ton style

    1. Merci pour ton commentaire Julie! J’espère que ce sera notre seule et unique voiture, on l’usera à la corde et nous reviendrons à Communauto ensuite (quand les enfants prendront eux-mêmes le bus pour se déplacer!).

      Ton fichier est vraiment super et… c’était justement mon idée pour la “suite” de cet article (calculer le “Coast FI” avec notre réalité québécoise, en utilisant l’outil que tu as mis en place!). À suivre… C’est dans ma pile d’idée de prochains articles.

      Ce jalon de Coast FI nous permet de prendre des décisions dès maintenant (réduction d’heures de travail, long congé sabbatique, etc.) pour profiter encore plus du chemin vers FI, si on le souhaite évidemment. Ajuster notre marathon au rythme où on se sent confortable.

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